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Ponts dits les Vieux Ponts

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort

Les Vieux Ponts, destinés à relier la vieille ville au faubourg du Port et à la route de Fontenay-le-Comte, ont pu être construits vers la fin du Moyen Age (15e siècle ?), puis reconstruits, plus ou moins partiellement, à la suite d'inondations successives. L'une d'elles se produit le 12 mars 1657. Un arrêt du Conseil d'Etat du Roi du 14 janvier 1660 décide leur reconstruction, financée par une imposition sur toute la généralité de Poitiers, considérant que cette reconstruction bénéficie à toute la contrée, jusqu'en Aunis, en Saintonge et au Limousin. La première pierre du nouvel ouvrage est posée le 10 août 1662 par le maire Jacques Brisset.

Ainsi reconstruits, les Vieux Ponts figurent sur le plan de Niort par Claude Masse en 1720. On y relève déjà l'éperon du pont ouest, dirigé vers l'amont, et un autre dirigé vers l'aval, contre la partie centrale, appuyée contre un îlot. De cet îlot (aujourd'hui occupé par le parking Biscara) part une excroissance qui masque le pont ouest. Sur le même îlot, un mur et un passage, formant un poste de défense avancé, barrent la partie centrale du pont, en avant du pont est et d'une des portes de la vieille ville, la porte Notre-Dame. Entre les deux, le pont est présente déjà quatre arcs. Ce pont pourrait ne pas encore être en pierre comme de nos jours, mais plutôt en bois, si l'on en croit une convention passée le 2 avril 1728 entre la Ville de Niort et Jean Neveux, paveur, chargé de surélever les garde-corps du pont ouest.

L'excroissance sur l'îlot central constatée sur le plan de 1720, ainsi que le pont est, probablement en bois, sont vraisemblablement détruits lors de l'inondation de février 1747, catastrophique pour toute la vallée de la Sèvre Niortaise. Un procès-verbal de visite du 27 mars établit qu'une arche du pont a été renversée, que deux brèches sont apparues aux murs du bassin du port qui a été comblé, tandis que l'eau a submergé toute la partie basse de la ville où se trouvent les halles, et a envahi les caves et les boutiques des marchands.

Le 17 avril, l'ingénieur du roi Bonnichon présente un devis des ouvrages à réaliser pour réparer les ponts et assainir les rues inondables. Un second devis en date du 21 mai ajoute le recurement du port et de son chenal. Le 24 septembre, un arrêt du Conseil autorise le début des travaux de reconstruction du pont qui doit être surélevé et élargi, et de remise en état du port. Le 7 novembre, les travaux les plus urgents, notamment la réparation du pont, sont adjugés à Jean Raimbaux, entrepreneur à Poitiers, pour 77.500 livres. Pour financer l'opération, le doublement des tarifs d'octroi est décidé. Les travaux ne commencent toutefois qu'au printemps 1749 et donnent lieu à un contentieux entre la Ville, l'ingénieur Bonnichon et l'entrepreneur Raimbaux, jusqu'en 1763.

Les résultats de cette reconstruction sont visibles sur les plans cadastraux de 1809 et 1846, et sur le plan dit d'alignement de 1821. On y retrouve l'éperon du pont ouest, dirigé vers l'amont, et les quatre arcs du pont est, désormais plus sûrement en pierre. Dans la partie centrale, appuyée contre l'îlot, une avancée en demi-cercle en direction de l'aval a remplacé le second éperon vu en 1720 ; de cette avancée part, comme aujourd'hui, une passerelle reliant un autre îlot qui se trouve en aval (actuel parking du Moulin du Milieu). Les trois plans montrent enfin qu'entre 1821 et 1846, un abreuvoir qui se trouvait au pied du pont ouest a été comblé, formant l'actuelle place des Ormeaux. A la même époque, en 1844, les anciens trottoirs et parapets en bois ont été remplacés par ceux en pierre encore en place de nos jours.

Jusque dans les années 1960, les abords des Vieux Ponts étaient occupés par plusieurs bâtiments : bains publics puis ateliers sur l'îlot en amont de la partie centrale ; bains publics (les Bains Juin) et moulin à eau puis chamoiserie du Petit Moulin, sur les îlots en aval du pont ouest. Les bâtiments de l'îlot central ont disparu vers 1965 lors de l'aménagement du parking Biscara ; les derniers vestiges du Petit Moulin ont été détruits vers 1985-1990, et l'espace aménagé en promenade et square.

Périodes

Principale : 3e quart 17e siècle

Principale : milieu 18e siècle

Les Vieux Ponts franchissent la Sèvre Niortaise entre la place des Ormeaux et la petite place du Caporal Dany-Bussenaud, au débouché de la rue du Pont et de la rue de la Regratterie. Ils sont constitués de trois parties, réunies par leurs parapets en pierre de taille.

A l'est, du côté de la vieille ville, un premier pont comprend quatre arcs en plein cintre, doublés en amont et en aval d'arcs segmentaire. Ces arcs retombent sur trois piles équipées d'éperons côté amont.

La partie centrale des Vieux Ponts est appuyée en amont contre un îlot, autrefois occupé par des bâtiments, aujourd'hui par un parking. En aval, une avancée en demi-cercle, jouxtée par quatre arcs surbaissés et aveugles, est le point de départ d'une passerelle métallique à quatre travées, qui relie un autre îlot au sud, lui-aussi utilisé en parking. Des vannes, passes à poissons et à canoës ont été aménagées sous cette passerelle.

Le pont ouest est lui-aussi appuyé contre des îlots, placés en aval cette fois et où se trouvait autrefois un moulin à eau, le Petit Moulin. Le pont est percé de trois arcs surbaissés entre lesquels s'intercalent, côté aval, les deux îlots. Côté amont, un éperon triangulaire s'insère entre deux des arcs, au niveau de l'îlot ouest.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit
Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans
Typologie
  1. Maison attenante

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , place des Ormeaux

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1809 G, 1846 C 572 à 575, 2016 BN

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